Le brain-derived neurotrophic factor (BDNF) est une neurotrophine, qui joue un rôle important dans les mécanismes de l’épisode dépressif (ED). Ses taux sont très diminués chez les sujets en ED et rétablis après traitement antidépresseur (AD) et amélioration clinique [1Kraus, et al. Serotonin and neuroplasticity - Links between molecular, functional and structural pathophysiology in depression Neurosci Biobehav Rev 2017 ;  77 : 317-326 [cross-ref]

Cliquez ici pour aller à la section Références, 2Liu W., et al. The role of neural plasticity in depression: from hippocampus to prefrontal cortex Neural Plast 2017 ;  2017 : 6871089

Cliquez ici pour aller à la section Références]. Son précurseur, le pro-BDNF, a un effet opposé, pro-apoptotique, et les variations de ses taux périphériques ne sont pas connues. Par ailleurs, les exosomes, microvésicules circulantes, impliqués dans la communication intercellulaire et l’inflammation, constituent une source de biomarqueurs encore mal connue, probablement déterminante dans les pathologies neurologiques et psychiatriques [3Izadpanah, et al. Potential of extracellular vesicles in neurodegenerative diseases: diagnostic and therapeutic indications J Mol Neurosci 2018 ;  66 (2) : 172-179 [cross-ref]

Cliquez ici pour aller à la section Références]. La répartition sérum/exosomes de ces deux molécules et leur évolution lors des traitements AD n’est pas connue. Elle peut être importante pour la modulation de leurs effets et leur usage comme biomarqueurs.

Décrire l’évolution des taux de BDNF et pro-BDNF dans le sérum et les exosomes de sujets en ED au cours du traitement AD en comparaison avec des contrôles, et leur association avec l’intensité dépressive.

Trente-six sujets en ED et quarante contrôles ont été suivis à 3 et 7 semaines après le début de leur traitement AD (j0) pour la passation de questionnaires (échelle de dépression de Hamilton), et l’obtention de sérum. Les dosages de BDNF et pro-BDNF ont été réalisés dans le sérum et les exosomes par ELISA.

Les taux de BDNF chez les sujets en ED sont significativement plus bas que chez les contrôles dans le sérum et dans les exosomes. Ceux de pro-BDNF sont au contraire plus élevés. À 7 semaines de traitement AD, les taux de BDNF et de pro-BDNF se normalisent et ne diffèrent plus de ceux des contrôles : ils varient exactement en sens inverse. Aucun lien des taux avec l’amélioration clinique et l’intensité dépressive n’a été retrouvé. Cette étude se poursuit pour disposer de plus de sujets et affiner les analyses en fonction de l’amélioration clinique.

Les taux de BDNF et pro-BDNF évoluent dans le sens d’une activation de la neuroplasticité et d’une inhibition de l’apoptose lors du traitement antidépresseur. Ces observations vont dans le sens de l’hypothèse neurotrophique de l’ED et imposent d’étudier plus avant la signification des variations exosomales, potentiels marqueurs et cibles thérapeutiques. Elles présentent une vision nouvelle concernant les biopsies liquides dans l’ED en suggérant leur intérêt majeur.